12.7.05

Un homme-orchestre d'un nouveau genre

Jamie Lidell débarque sur scène accompagné d'un vidéaste, qui filme, mixe et remixe les images du set. Super-inventif, il fait aussi bien usage de ses machines que d'une lampe de poche pour "aveugler" la caméra ou d'un tube de métal à travers lequel il filme Jamie Lidell, pour un résultat final saisissant.

Jamie est vêtu d'un costume façonné à partir des bandes de ses cassettes préférées (a-t-il dit), il sautille comme un lutin et manie ses boutons et touches avec maestria. En sacrifiant ainsi ses cassettes, a-t-il voulu marquer une rupture définitive avec l'ère analogique? Avec ses seules machines, il fait un live hallucinant, avec à mon avis une utilisation minime de boucles préenregistrées. On a en tout cas l'impression d'assister en direct à la création de sa musique: il commence les morceaux en balançant 2-3 sons en boucle sur son clavier, fait la human beat box un instant et fort bien pour lancer la rythmique, et ensuite il se lâche. Le bougre chante extrêmement bien, il passe d'une voix soul à la Stevie Wonder à des halètements de bouc, se permet même des passages de skat, et termine par une bluette (pour la voix) destroy (pour la musique). Jamie Lidell ou du bon usage du sample...